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En début de promenade, elle aimait sentir la résonance du chemin sous ses talons. La voix du sol, disait-elle, lui renvoyait l’écho de ses tensions.
Là, au coeur de la nature, elle adressait au ciel une volée de bois vert, et c’est la terre qui lui donnait la réplique, pas à pas, jusqu’à ce que les intonations deviennent de plus en plus feutrées, jusqu’à ce que le rythme de la marche et l’écho de la terre se confondent dans un même ruissellement de temps.
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Carmen P.
photo : Boris Pasmonkov
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du sol
la vibration
lance l’impulsion
le long de l’arbre
vertébral
elle se propage
jusqu’à la note
de tête
puis se libère
aérienne
comme un sans souci
bohème
au bout d’un fil à plume
– le tuteur impossible
qui la brimbale –
la vie suppose
des équilibres
qui défient
le tassement
naturel
elle installe
notre statique
au son d’un rythme
intimiste
cette onde porteuse
est un mécanisme
qui au lieu de tourner
nous élongue d’une prouesse
nous maintient comme un cairn
– malgré le vacillement –
nous accorde au flux
que notre propre souffle
alimente comme phloème
.
Carmen P.
illustration : Lucia Griffo