En regardant les vieilles branches se tendre haut dans le ciel
Si Terre me veut vieille
si Être me veut belle
alors je cièle l’avenir
– harponne l’envie –
et je greffe l’amour
encore et toujours
sur chaque gravier
qui me blesse au pied.
.
En regardant les vieilles branches se tendre haut dans le ciel
Si Terre me veut vieille
si Être me veut belle
alors je cièle l’avenir
– harponne l’envie –
et je greffe l’amour
encore et toujours
sur chaque gravier
qui me blesse au pied.
.
Maison
une poussière de tendresse
s’est glissée sous ta paupière
tu pleures ! elle t’échappera
cette tristesse à qui tu as donné
corps
les pollens parfois sont allergènes
et les stigmates – trompes en nos cœurs –
gardent les blessures mi-closes
Oikô….. chacun est souverain dans sa demeure
Oikô….. que seul le vent libertin libère
Oikô….. sans frontière….. aux dimensions de l’Univers
glisse une larme jusqu’au lit du fleuve….. éternel
.
Variations d’un soir de mars
1
L’arbre froufroutant de chants
salue le duvet du ciel
que l’oeil rouge soulève
2
La nuit est plaine de couteaux
Non, pas la ouate !
Non, pas la haine !
La nuit – bleue de couteaux – est pleine
ses lames entaillent l’aube
Le jour blême de son champ se vide
Au baldaquin du crépuscule pendent des voiles mauves
Les poings dans les gouffres suturent l’obscur
.
Hyper motive-action
Que faire de tous ces mots ? Chiffonnés, ils le sont avant de naître ; tendres sépales dans le bourgeon comprimés. Ne faut-il pas
être recroquevillé avant d’oser l’ouverture, accepter les cocons successifs précurseurs de déploiements, attendre l’éclosion ?
À cet instant seulement – qui n’accepte aucune
précipitation – chaque fibre offerte à la vie s’oxygènera.
Parfois le repli terminal surprendra l’homme avant sa naissance… combien sommes nous vivant une existence intra- terre- utérine ?
Souffrance de gestations qui dépassent le terme… dans l’ inconfort coulent les années tristes de rêves inassouvis.
La vieillesse accueille l’homme de retour au flétrissement premier, un autre appel à
l’oxygène de l’eau, une attirance de sel… un temps de feu qui aligne la vie sur la matière desséchée, sans envie.
Peut-être vivons-nous sur terre pour apprendre à exprimer au mieux dans notre enveloppe corporelle l’oxygène de l’air, mais le désir
de mots se place sur un autre corps il est d’esprit… J’imagine, douce folie poétique, une enveloppe impalpable de finesse, une enveloppe de lumière qui elle aussi aspire à détendre sa surface. Si je ne la défroisse pas, ma naissance n’aura jamais eu
lieu, ici, comme mon enfant je serai morte avant d’être née.
Les mots se lisent en mode son et lumière, ils empruntent de prunus en prunus l’écho rose que le Printemps diffuse et dans la clarté
d’une larme se déclinent toutes les valeurs. La plus pure est celle que la nature choisit à chaque saison..
Je serai, demain vendredi, au Salon du livre de Paris.
Je serai au stand de Planète Rêvée où je représenterai mon livre jeunesse « Rayon de Lune », mais j’apporterai quelques exemplaires de mon dernier recueil de poésie.
Si vous venez au Salon, arrêtez-vous pour me dire bonjour, même si vous n’avez plus d’enfant lecteur, j’en serai très heureuse !
Attente
Gris glacis de la brume.. au crépuscule sus-
-pendu.… les goélands sentinelles guettent
la marée Ribambelle plantée sur la
tangue
– un promontoire que menace l’éboulement –
L’heure est miroir.. et promesse de remous
La mer sera pleine…… …la vague arrive !
.
L’ article suivant montre de quelle façon je souhaite faire vivre la poésie. Le précédent retrace mon parcours que le correspondant O F a eu l’amabilité de rédiger. Nous avons parlé
longtemps et j’imagine que ça n’a pas été évident pour lui de rassembler un maximum d’infos sur un article !
C’est vraiment exceptionnel que deux articles sortent, deux jours d’affilée !
Sur cette photo, la responsable de la médiathèque choisit une quinzaine de croquis sur les 47 que je lui ai apportés.

Article paru dans le journal Ouest-France du 7 mars :
Saveur des mots
Elle s’en va murmurer poèmes à la nature
souffler ses mots d’amour à la perle d’eau
qui grisolle par temps de ruisseau capricieux
La beauté ne s’éclipse pas devant la puissance
elle ne s’incline pas non plus dans la vieillesse
elle est – dans une armature pure et rebelle –
insaisissable et violente comparse
Elle profane l’aurore du cœur
offre ses larmes à ciel découvert
renaît à chaque instant du nid des couleuvres
La beauté n’est pas unique
elle surprend par son pluriel
croisé sur un chemin d’ordinaire
et se dérobe à tout rêve de mainmise
La beauté… tant fatiguée… s’embrume
l’iris précieux où s’affole une pupille
devient judas puis s’abandonne au loups vifs
Griffes et dents attaquent sa cataracte
d’un rire de plume la cécité recule
et l’harmonie sourd en grappes de vie
elle en croque un à un les
grains
.
Aujourd’hui j’étais présente au festival Rue des Livres à Rennes.
J’y serai encore demain toute la journée, au stand de Planète Rêvée.