Un confetti bleu

Arthur Beecher Carles - Silence, 1908

Un peu de ciel devrait suffire
pour revêtir de compassion
la tragédie dans sa nudité.

Un fragment aussi petit
qu’un confetti
qu’un grain de riz
qu’une pupille
aussi fragile qu’une porcelaine
bleue

Oh, bleu ! crie la joie
qui a perdu saveur
qui a perdu odeur
qui a perdu demeure
car l’innocence est désincarnée.

Oh, bleu ! Existe-t-il
un coin dans tout coeur
où tu puisses germer
un point en tout coeur
un point…
de proximité, non pas à l’infini
quand l’horizon du futur
n’est qu’ un rêve qui ne tient jamais
ses promesses d’apaisement
dans un monde en perpétuelle recherche
de Paradis
alors que l’amour est là ?

.
Carmen P.

illustration : Arthur Beecher Carles – Silence, 1908

Lumière pour fées en cage

Karina Kiel

 

Soyons nos propres faits

Accordons-nous

un violon et un archet

un crayon et un papier

un pinceau et une toile

un ballon rond ou ovale

L’obscurité intérieure s’illuminera

d’une multitude d’étoiles.

 

La musique se propagera

le papier s’envolera

la toile resplendira

la balle ajustera sa trajectoire

 

le mouvement s’amorce à partir d’un point

une fois lancé rien ne peut l’interrompre

il sourd de l’endroit idéal où nous sommes (maintenant)

Avec lui se dissipe l’illusion de la cage

 

Erin (Carmen P.)

Photo Karina Kiel