la comète poésie
dont je suis poussière
de traîne…..fige mon exil
au long court d’une orbite
cathartique
les délits bleus à fleur d’âme
dérogent aux lanigères fusions
le verbe étouffe
la pensée inviolée
d’une intangible nuit
au jusant de l’amour
.
la comète poésie
dont je suis poussière
de traîne…..fige mon exil
au long court d’une orbite
cathartique
les délits bleus à fleur d’âme
dérogent aux lanigères fusions
le verbe étouffe
la pensée inviolée
d’une intangible nuit
au jusant de l’amour
.
Mai tant Vénus
arrime mon regard de nuit
à la lumière si vive
saisie haute sur l’horizon
elle s’esquive… reine mutine
Vénus défibrille son éclat
à l’Ouest sa célérité entonne
l’immobile lenteur et l’homme
la suit par son aura… subjugué
mai
ses apparitions vespérales
de la Terre ne sont pas ignorées
et le temps solaire se fond sidéral
à l’envers en harmonie rétrograde
Juin
c’est dans le silence stellaire que l’astre et le disque d’or joueront la conjonction
debout les témoins aux pieds d’argile les contempleront
.
Printemps
Sous la pluie
les bourgeons éclos du tilleul
sculptent leurs feuilles coquillages
La terre reçoit dans ses ornières
l’eau versée par l’aquamanile
végétal
Ah vole à l’ourlet des fontaines
ces larmes bénies par nature
avant qu’elles ne touchent le sol
Jubilation et ballet d’étamines
*
Et si l’amour
L’amour qui n’a pas été vécu est comme l’enfant mort-né
Il est désir non parvenu à vivre corps
Il est supplice au cœur du tendre
Il est néant en terre stérile
Et si le chérubin poursuit son existence
sur un plan ignoré par la réalité
mais que la mère dans sa folie devine
pourquoi Eros ne volerait-il pas sans elle
avivant son destin du souffle de l’aimant ?
Merveilles de la création
dont on ne mesure pas l’étendue
brouillée par des larmes trop humaines
.
Pensée de sable
La lumière caresse la vague, la pénètre.
La claque du vent, le baiser de foudre
creusent l’emblave………des
sédiments.
La cloche se fêle sous le feu des mots
et le souvenir se glisse par l’interstice.
Entends-tu encore hurler
les loups exaspérés ? Ils habitent en ces lieux
désertés que la mémoire lie parfois de ses sortilèges.
L’ombre sur la peau des songes dégriffe les marques
trépassées
*
Rond de plume
La vague, ample pétale, dévoile ses arcanes
chuchotement d’âme sur l’alphabet des runes
Ne pas se laisser glisser vers les tombes astrales
éclairer de la Terre la Vie et courber son arc
de la plume au cœur en langues de feu et d’eau
Que puis-je donner que je ne possède pas ?
.
Parlez chevaux écumants de Neptune
Le désir est de terre
La vague est d’ennui
L’espoir est dans l’air
La vague transporte les désirs
là où ils peuvent mûrir en terre
.
L’ange
On cherche un abri
comme un rêve de calice
On espère un ami
comme un rappel de matrice
un contenant profond qui offrirait son joug à notre vide… sidéral
Blotti dans la coupe de tes bras
mon cœur épouserait ta forme
et la vie redeviendrait nectar !
Souvent contre mes épaules
s’adosse une invisible présence
ses ailes sont le berceau
que je n’ai jamais quitté
il regarde mon visage chiffonné
et soutient la croissance des arbres
il souffle son désir de voir
l’humanité étreindre la nature d’un amour tutélaire
.
Comme la lumière au coeur d’un arbre creux
La lampe de la poésie
Elle a éteint la lampe de la poésie
mais sa lumière persiste, en elle diffuse
comme un son qui la prolonge – radio débranche.
L’image rémanente, un corps subtil, non pas virtuel mais réalité sensible
ne la lie plus à la nécessité d’écrire. La poésie se lit en elle, se délie…
dans l’arrondi du geste, dans le timbre de la voix, dans la limpidité du souffle…
un flottement dans la présence, un raffinement comme un pas de danse
aussi naturel que le parfum d’une fleur, la ramure tendre d’un tilleul,
le chant de l’alouette ou l’allégresse du vent.
Etait-elle fille d’Apollon avant de naître passeuse de mots ?
Cette douce singularité qui bandait son arc-en-ciel d’ô rages
la laissait vide dans l’ignorance d’une tendresse « interrissable ».
La poésie l’a prise, perdue sur un chemin d’amour et de tristesse
elle l’a conduite au-delà de la vie sur une route pavée d’or
où tout ce qui étincelle et carillonne devient poème.
Mère, elle a donné son cœur aux paillettes en goutte à goutte,
elles enluminent les lettres qui montent à l’échelle de ses pensées écartelées.
Elle a éteint la lampe de la poésie…
mais les graphies dans le noir crapahuteront sous le sommeil
Elle ouvrira les portes dans l’ombre.
.
.
En regardant les vieilles branches se tendre haut dans le ciel
Si Terre me veut vieille
si Être me veut belle
alors je cièle l’avenir
– harponne l’envie –
et je greffe l’amour
encore et toujours
sur chaque gravier
qui me blesse au pied.
.
Maison
une poussière de tendresse
s’est glissée sous ta paupière
tu pleures ! elle t’échappera
cette tristesse à qui tu as donné
corps
les pollens parfois sont allergènes
et les stigmates – trompes en nos cœurs –
gardent les blessures mi-closes
Oikô….. chacun est souverain dans sa demeure
Oikô….. que seul le vent libertin libère
Oikô….. sans frontière….. aux dimensions de l’Univers
glisse une larme jusqu’au lit du fleuve….. éternel
.
Variations d’un soir de mars
1
L’arbre froufroutant de chants
salue le duvet du ciel
que l’oeil rouge soulève
2
La nuit est plaine de couteaux
Non, pas la ouate !
Non, pas la haine !
La nuit – bleue de couteaux – est pleine
ses lames entaillent l’aube
Le jour blême de son champ se vide
Au baldaquin du crépuscule pendent des voiles mauves
Les poings dans les gouffres suturent l’obscur
.