
La main se tend vers la lumière
elle ouvre la voie à l’intention du vol
elle l’encourage
à s’affranchir de son appui
le prolongement de la main est l’envol de l’oiseau
par quel miracle
un geste
que cinq doigts couronnent
parvient-il à insuffler l’élan,
alors qu’une pulsion – archaïque –
hurle au manque, aspire à la retenue
de toute vie qui apporte sa part de joie ?
Je t’aime. Je te retiens. Je détrône la liberté
par crainte, par égoïsme, par ignorance face à la vie
le prolongement de l’amour est le consentement à la liberté d’autrui,
à l’heure qui est la sienne, et chacun se retrouve dans la timidité d’un lieu
où l’espace accordé à l’autre rejoint l’espace libéré en soi…
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C.P.
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… et toujours la main dans cette pensée confiée à la prose :
Dans le creux de nos mains se lisent nos élans et nos ruptures.
Accepter de desserrer les poings, et les pensées cessent
de se heurter aux freins que nous leur imposons.
Nos rêves tentent de passer la barrière de l’inconscience, et,
au moment même où ils la pulvérisent, nous leur opposons une résistance
qui les fige instantanément, quand elle n’égrène pas leur pouvoir.
Nous avions des rêves, émergés du plus profond de notre ciel,
et nous nous retrouvons avec des oeuvres de terre.
Pourtant, même ces réalisations, ordinaires,
nous devons nous réjouir de les avoir concrétisées.
Les lignes de la main trahissent le tracé de nos désirs dans la réalité de la chair.
Elles se lisent à la lumière du coeur, comme une carte révélant la géologie de notre corps subtil.
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Carmen P.