L’abri carapace

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L’abri carapace

 

Les musaraignes sont à la recherche d’une nouvelle maison.

 

Elles ont dû fuir la vie de château et le fromage en abondance.

Elles ont été expulsées de leur refuge.  La menace vient des humains qui ont déjà capturé
leurs  grands-parents.

Elles sont parties de nuit, le sac sur le dos.

Il y a papa Musaraigne, maman Musaraigne et leurs deux enfants :

Mamusette, la fille est une coquine qui s’habille en violine,

Micmollet, le garçon est un coquet, un brin taquin.

 

Elles sont parties de nuit, le sac sur le dos

 

Elles ont marché toute la nuit. 

 

Quand le soleil au matin se lève, les enfants très fatigués ne veulent plus avancer.

– Allons-nous reposer dans ce jardin abandonné ! dit Papa Musaraigne

Ils passent le portail de bois entr’ouvert et trottinent parmi les herbes hautes sans savoir où ils vont. Micmollet repère bientôt un
caillou qu’il escalade immédiatement. Arrivé au sommet il s’écrie :

– Je suis le gardien  en haut de sa tour, je vois par-dessus l’océan vert !

– Descends donc avant de nous faire remarquer, tu es sur le dos d’une tortue ! lui signale son père.

Micmollet se laisse glisser à terre, fait le tour de la carapace, regarde par les ouvertures, se tortille les moustaches et
dit :

-Y’a personne là-dedans papa, la carapace est vide !

Alors Monsieur Musaraigne rentre avec prudence dans la coque abandonnée….

Il en ressort avec le sourire et annonce :

– Vous pouvez entrer, l’intérieur est propre,  ce n’est même pas humide. Fiston, tu as
trouvé l’abri parfait pour la sieste de la journée !

Quelques instants plus tard les quatre musaraignes se blottissent les unes contre les autres sur une couchette douillette que Madame
Musaraigne a installée.

 

Comme il fait bon se reposer après une si longue marche !

 

Le soir venu un museau vient fureter aux ouvertures de l’abri ; ce n’est qu’un hérisson curieux.

Monsieur Musaraigne s’assure que l’animal ne cherche pas de nourriture. Mais non, il a déjà fait bombance, et ne souhaite qu’un peu de
compagnie.

Papa Musaraigne qui ne veut plus partir sur les routes sans toit, a une idée géniale : il demande au hérisson s’il serait
d’accord pour tracter la carapace jusqu’à ce qu’il découvre un village de rongeurs où lui et sa famille pourront vivre en paix.

Le hérisson accepte, il promet même d’être prudent ;  il ne  marchera que sur le bas côté de la route, et ne la traversera jamais.

Alors Monsieur Musaraigne sort ses outils et installe un système de roues en bois sous la carapace, ensuite il bricole un harnais et
il attèle le hérisson.

Les voilà partis, et c’est un bien curieux attelage qui prend  la route ce deuxième soir
!

Les souris sédentaires accourent, les rires et les quolibets fusent…en entendant les cris, toutes les rongeurs du coin sortent de
leurs maisons et s’attroupent autour du hérisson et de la  famille Musaraigne.

– Venez-voir les gitans !

– Ce sont des gitans qui passent ! 

– Regardez la petite fille en jupe violine !

– Eh ! Esméralda t’as une belle roulotte ! Tu nous la fais visiter ?

Mamusette devient toute rose et répond :

– Ce n’est pas une roulotte, mais une carapavane ! et elle fait mine de danser le flamenco.

Les badauds lancent alors des noisettes sur les musaraignes. Micmolet en colère renvoie les projectiles par de belles reprises de
volées – Faut pas croire, il s’entraîne au foot avec son papa ! Du coup, afin d’éviter les tirs en retour en pleine figure, les souris reculent laissant plus de place pour le passage du
hérisson.

L’ami de la famille a marché toute la nuit jusqu’à ce qu’il arrive, au petit matin,  aux
abords d’une décharge municipale.

Nous allons passer le jour ici, et j’irai m’approvisionner en nourriture, je trouverai bien quelques insectes, dit papa
Musaraigne.

 

Une  journée longue et pleine d’angoisses commence alors : des chats errants
viennent tourner autour de la carapavane, les camions bennes vont et viennent faisant vibrer l’abri.

Maman se demande toute la journée si le hérisson sera au rendez-vous le soir venu.

Papa est bien revenu, il a échappé aux chats et la famille peut enfin se régaler. Ils mangent assis en cercle, comme des indiens, dans
la petite carapace maison. Après le repas, Micmollet  caresse son  petit ventre rond et dit :

– Je fumerais bien un calumet de la paix avec les chats qui rôdent moi maintenant !

– Eh bien moi, répond Mamusette,  puisque tout le monde dit que je suis une gitane, je
vais voir dans ma boule de cristal si ces affreux matous auront disparu ce soir !  et elle retourne son verre ; le tenant dans ses mains
tendues, elle regarde avec attention au travers …

– Ouiiii ! ils seront tous partis, occupés à courser les souris qui se sont moquées de nous la nuit dernière !

Les musaraignes restent enfermées dans la carapavane jusqu’au début de la nuit…les enfants, le nez aux ouvertures guettent le retour
du hérisson.

– Il arrive ! crie tout à coup Micmollet.

Le hérisson n’a pas oublié ses amis. Une promesse est une promesse.

 

Durant le trajet les enfants refusent de quitter la carapavane, ils préfèrent lire et inventer des histoires plutôt que de se
quereller tout le long de la route avec des curieux qui disent n’importe quoi.

Au petit matin, le hérisson est très fatigué.

– Je grimpe jusqu’en haut de cette côte, dit-il, mais je ne pourrai pas aller plus loin ! 

Au sommet de la colline, papa découvre en contrebas un paysage charmant : une vallée où coule une rivière.  Dans les  jardins donnant sur le rivage se dressent des maisonnettes toutes plus originales les unes que les
autres.

– C’est merveilleux, dit maman,  comme la vie doit-être agréable ici ! Allons nous
renseigner, il reste peut-être de la place pour nous !

Ils descendent la colline et vont frapper à toutes les portes.

Ils font la connaissance  de Madame Taupe, elle habite une maison de terre et leur
souhaite la bienvenue en leur offrant un pâté de fourmis.

Dans une maison-talus vit une famille de lapins. Les lapinots proposent immédiatement à Mamusette et Micmollet de jouer à
saute-lapin.

Tout au bord de l’eau vit une famille de Ragondins.

– Vous avez eu raison de venir jusqu’ici, dit Monsieur Ragondin, il y a du terrain libre. Demain nous vous aiderons à vous installer.
En attendant, nous avons un lit d’amis et c’est avec plaisir que nous vous offrons l’hospitalité.

 

Le lendemain, maman dessine le plan de la maison en tenant compte des avis de chacun.

Mamusette veut garder la carapace, c’est à partir de cette pièce centrale, qui deviendra un salon où  la famille pourra se rassembler et parler tous  les soirs, que la maison sera construite. « Ce sera comme
le  cœur de la maison ». Papa propose que pour accéder aux autres pièces il faudra des marches qui montent ou descendent. Il ne veut pas de
portes.

– Où que l’on soit dans la maison on verra  l’enfilade des pièces et la lumière passera
et  jouera avec les murs que nous allons peindre de couleurs éclatantes.

– Oh, ce sera beau ! dit Mamusette rêveuse.

Micmollet veut pouvoir courir tout autour de la maison et souhaite un ponton pour la pêche à la ligne.

– Et un plongeoir aussi ! rajoute Mimolette.

Maman souhaite un toit végétal où pousseront des fleurs, elle aimerait une clôture d’osier tressé autour du jardin, mais papa
n’aime  pas l’idée de la clôture car il veut une maison ouverte en grand aux amis.

– Ouverte aussi aux méchants ; au renard, à la belette ? s’inquiète Mamusette.

– T’en fais pas sœurette, je suis un pro du tir aux noisettes, s’ils s’approchent ; « Pan ! », je les bombarde et
ils décampent.

Dès que le plan est au point, papa Musaraigne se met au travail et avec l’aide des voisins, la plus jolie des petites maisons voit le
jour sous l’arbre gardien de la vallée.

 

La construction terminée, les parents Musaraigne font venir leurs enfants.

– Comment voulez-vous appeler notre maison ? leur demandent-ils.

Les enfants savent épeler des mots plus tendres que des fleurs. Sans hésitation et d’une même voix, ils répondent :

 

ABRICARAPACE

 

Ils éclatent de rire et partent pour une ronde ensoleillée tout autour de la maison.

 

Fin

 

(Conte imaginé et écrit par Carmen P.) 

De terre et d’oubli

 

 

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De terre et d’oubli

 

 

le manège des siècles
tourné par dizaines
a effrité l’argile
de l’armée enterrée

 

sous le tumulus amendé
du fond de l’opacité sans âge
des milliers de soldats
veillaient sur le sommeil
éternel de leur empereur
tandis que pleuraient
les âmes des concubines
sacrifiées à  l’inépuisable
folie
des grandeurs destructrices

 

les sculptures doucement
à la terre retombaient
quand puissantce magma d’art brut

a éventré la montagne
– temple de l’armée dormante –

 

l’homme s’agenouille
et œuvre à la reconstruction du passé
il se glisse dans l’élan créateur
le ravive – l’offre aux regards –

 

et passe le souffle de l’Histoire
dans le grand corps de l’humanité

 

inaudibles
se libèrent les plaintes
des épouses oubliées

 

Au jardin présent

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Au jardin présent
 
Il est une source
dont l’eau serpente
souterraine
vers ce jardin d’elle
enclos de haies vives
– un écrin de cristal où l’âme végétale
baille aux étoiles et frissonne des racines –
 
 
L’eau trace son sillon
en long ruban de Lune
elle enlace ce bout de terre
 
 
Au présent de lui
sous la candeur du temps
chaviré
……….d’algues douces
 
 
il est un jardin d’elle
.
 

Les coquelicots

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Les coquelicots

Les
coquelicots vibrent de leur présence

sur le tableau achevé…

Un jour
j’accrocherai aux cimaises
des soleils à brûler l’impossible
je punaiserai au plafond
des mots couleur de sang
et mes bannières criardes
danseront au vent de ma fantaisie
j’écartèlerai l’espérance
je dilaterai l’espace
repoussant ainsi les murs
de la matrice créatrice
Délire

La fleur de pastel de terre et de pétales
mêlée

pénètre ma peau…Sanguine

Maintenant
A l’heure de la marée
il pleut des larmes pourpres
sur mes plages imaginaires
et la houle chavire la grève
où je me suis échouée
les brisants emportent mes rêves
ils roulent, s’entrechoquent, éclatent
Déchaînement
J’attends le reflux
là de mes mains écorchées
je rassemble mes brisures
mes doigts n’effleurent
que pierres polies
Etonnement

Je regarde le ciel d’hiver, matin
frileux

horizon ouaté…pureté

Aspiration
Du faîte de mes passions
vivre à ciel ouvert
ma Vie à corps d’arbre
et bien enracinée dans mes certitudes
insuffler l’Amour dans ma sève
Simplement…

Le blanc sur mes tableaux aura le dernier mot.

Horta

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Horta

 

 

Le cri est au cœur

ce que le geste est au corps

un mouvement qui trace

dans l’espace et transporte

notre essence au-delà

des limites convenues

des silences corrompus

 

Grâce, j’appelle la grâce

– l’harmonie naturelle –

pour des gestes et des voix

torturées

 

On baptisait l’homme en l’immergeant dans l’eau

Aujourd’hui, il doit se baptiser lui-même

en émergeant de la roche

L’être se construit et se déconstruit

Il se façonne et conquiert son espace

Il érige les parois qui le protègent

Il les fragmente ensuite pour renaître fragile

 

Horta de Ebro face à ta montagne

se devinent les visages

leurs facettes s’animent

– des tableaux cubistes –

ils deviennent bas-reliefs

et sortent péniblement

leurs traits des parois

expression tendue – un rictus –

illusion d’un sourire de chair

qui redevient grimace

dans la souffrance de l’effort

 

Un instant je recule

devant la monstruosité

de ce corps qui émerge

articule des sons inaudibles

 

Crainte que ce colosse

parvienne à s’extirper totalement de la masse

 

Crainte que cette sculpture s’écroule

 

Crainte qu’elle s’empare de moi

 

Ne redoute pas l’homme qui brise les remparts

qu’il a érigés autour de sa personne

l’ isolant du bonheur

 

Ôte ce masque

dont tu sens

l’inévitable délabrement

 

Libère-toi !

 

Une larme blanche

 

éclatée de la roche

 

tombe à mes pieds

.

.

.

 

du sang

 

 

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 (la photo de Horta est de Gilles P., le tableau de Picasso)

Des couleurs sur le papier

 

 

 

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  Nacré-sucré

 

 

Quelques jours de vacances…

Je vous laisse ces images ; ce sont les dessins que je viens d’envoyer à Sophie.

rosacesophie.over-blog.com

 

« Nacré-sucré » a été spécialement réalisé pour Sophie. Je suis partie d’un fond aquarellé que j’ai retravaillé aux pastels secs. Au final ; collage papier (calligraphie japonaise, coquillage,
paillettes et cinq petits duvets de ma colombe)

 

 

 

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De la terre à la tige

 

« De la terre à la tige » est un un pastel sur pastel-card. Je mets de nombrueses couches et je n’hésite pas à humidifier le travail en cours de réalisation.

 

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Lumière et courbes

 

Un petit dessin où j’ai juste joué avec les courbes et la couleur.

Why, et puis…

 

 

Un peu de couleurs pour aujourd’hui.

Je vais commencer par Emily Dickinson, à qui je dédie ce poème que je vois rouge.

Le dessin est de mon fils Killian.

 

 

 

 

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Emily, as-tu su à la fin du temps

quand tu as cessé de demander pourquoi 

Dieu a-t-il éclairé chacune de tes angoisses

dans la belle école du ciel ? 

 

Confondue pas sa souffrance

en as-tu muselé ta goutte d’angoisse

Qui pourtant te brûlait

Qui pourtant te brûlait

 

Cette douleur ne s’est-elle pas fondue dans l’amour

et apaisée retombe en larmes sur terre

irriguant la glaise de ceux qui survivent

les mains sur leurs peines et l’âme en veilleuse 

 

 

 

*

 

 

 

La terre n’est-elle pas bleue comme une orange ?

 

Je vous fais un dessin.

 

 

 

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Ecorce et puits

 

 

Sous la finesse de la peau

qui enchâsse les rêves

une chair parfumée et juteuse

gorgée de toutes nos aspirations

lavée de toutes nos craintes

attend la percée d’une fêlure

pour féconder nos rivages

 

Carmen P.

 

 

*

 

 

 

  

 

 

 

La grande vague

 

La grande vague

 

La vague déploie sa ligne
que le vent contre les brisants pulvérise
que le mouvement de l’eau
sur le moindre coquillage émoustille


Où est la limite
entre le sable et la moiteur qui fuse
entre la raison et la folie
entre la rage qui sculpte l’onyx
et la matière qui se prête ?

 

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– Camille fait voler son burin –

 

Où est la limite
entre la puissance de la vague
et la vulnérabilité humaine
quand jaillissent les tentacules d’écume
devant le Mont Fuji impassible ?

 

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– Hokusaï  dompte les forces obscures –

 

Horizontalement
la silice du sable-buvard absorbe
l’humidité de la vie

 

Verticalement
le bleu de Prusse se jette à l’assaut
de l’espace-feuille si pur

 

et
la vague
comme un grand pétale élance ses arcanes

 

Des baigneuses insouciantes dansent
dans la main verte d’une somptueuse vague
Des pêcheurs dans leur embarcation
suivent le rythme d’une symphonie marine
Ce qui vibre dans le cœur de l’artiste
joue sa partition sur l’échiquier de l’univers

 

Tandis que le sol rampe sous la mer
les ailes de l’albatros l’élèvent
loin de l’épicentre de la douleur.

 

Eau, écorce, feu !

 

Soleil caché au noyau de l’orange
où sommeille la puissance…… à la périphérie
se cherche la limite  entre toi et moi

 

Je porte terre en mon âme 

L’épreuve de mon visage révèle le souvenir
de l’empreinte de tant de sourires
mais  la ligne a déchiré de ses griffes
toutes les présences
ne laissant que lambeaux éparpillés
et des parfums
que les années ne parviennent pas à dissoudre

 

Ces dilutions infinitésimales concentrent la joie
sans jamais atteindre l’extrême pointe
de la vibration du rien absolu

 

Une ligne de sel sur mes joues dessine les résilles des jours évanouis

Quand viendra-t-il  le temps qui jamais ne se refermera ?

 

À  jamais  l’instant  reste suspendu à la crête d’une vague que l’artiste a figée

 

Installation éphémère

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Installation éphémère

 

 

 

Ils avaient construit un bateau de sable…

 

 

Ils avaient essayé d’occuper le temps en attendant la marée. La mer n’allait pas tarder à envahir leur plage et quand les flots
arriveraient ils n’auraient pas les pieds dans l’eau, ils ne seraient pas obligés de nager…ils rameraient…à deux, ce serait facile.

 

 

Les vagues ils les attendaient avec impatience, de sable ferme, bien tassé autour d’eux ; ils étaient prêts.

 

 

Au loin la mer semblait plus impétueuse que jamais, la nécessité de voguer plus impérieuse aussi… Les deux navigateurs s’emparèrent
alors de leur bateau ; ils partirent à l’assaut de l’océan.

 

 

Deux baigneurs dans une même bouée !

 

 

C’est alors que la construction leur glissa des mains ; une multitude de grains en un lent écoulement le long de leurs doigts
resserrés rejoignit l’étendue sablonneuse…inexorablement.

 

 

Voilà les marins debout, consternés au milieu d’un tas de sable, regardant à leurs pieds leur rêve anéanti qu’ils n’osaient
piétiner.

 

 

Ils tournèrent le dos à la mer et vers la terre et ses gratte-ciels emportèrent leurs illusions ; à deux ça pourrait être facile
!

 

La plage des Sables d’Or

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 La plage des Sables-d’Or
    .
Sables-d’Or-les-Pins est une magnifique plage des Côtes d’Armor, située entre Plurien et Fréhel..
Selon la légende la couleur de son sable serait due à un trésor englouti par les flots ; le ressac ayant rongé les pièces en fines particules.
 
Voici les impressions que j’ai recueillies sur cette plage en deux périodes différentes de l’année (hors saison touristique) :
 
Soir de novembre aux Sables-d’Or
.
Glacial le vent giflant sur la plage d’o r
et le sable grinçait sous l’ivoire des dents
Souffle coupé et chardons bleus
au fond des gorges ouvertes
 
La lune allumait les vagues déferlantes 
– une ligne de démarcation frétillante –
entre la mollesse de la grève et la mer létale
Dans la turbulence la feinte de l’air -dure –
 
L’homme plus fragile qu’un oyat de la dune
en terre noire ne peut aligner ses pas
ni choisir la voie qui résiste au vent
Il marche dos offert à la pression de la bise
 
On entendait la plainte des amants naufragés
Vent et chant funèbre hurlaient leur tristesse
 
 
*
 
 
Matin de mai aux Sables-d’Or
 
 
Le bleu joue, harmonique, avec la mer et l’azur ;
écume sur ciel limpide, transparence en glacis.
Un lent clapotis éveille la poudre d’or du sable
que le soleil cajole de ses tendresses matinales.
 
 
Ligne d’horizon floue ; 
l’eau de la mer fuse dans le ciel aquarelle.
Au-dessus,
une farandole de nuages en un joyeux désordre
se penche.
 
 
Nuage menu, nuage cossu.
Nuage cossu, nuage menu.
 
 
Leur blancheur se pose et flotte sur l’océan
puis doucement dans l’onde se déroule,
au rythme des  vagues.
 
 
Lumière et eau animent le paysage.
 
 
Le son vient de la terre ; 
sur la place ronde de la rose des vents,
des brocanteurs déballent leurs trésors d’antan.
 
 
Ainsi se dévoile  la vie,
de vagues en objets réanimés ; 
éclatement
du souffle glaneur de beauté
dans la profondeur marine
qu’un nuage au passage
 
enlace.

*

 
 
Qu’on danse les jours !
 
 
La vapeur fière d’aujourd’hui
s’évapore dans l’air – la pluie.
 
 
Il y a de l’hier dans cette pluie.
 
 
L’air chante en eau ourdie.
L’eau danse un air étourdi.
 
 
Larmes suspendues au bord du fil.
Bulles coincées entre les cils.
Roulez !
 
 
Tu as lié l’air et l’eau pour moi,
en moi, autour de moi.
J’ai pas l’air aujourd’hui,
mais je suis triste.
Me prends l’envie de libérer
les vapeurs espiègles.
 
 
Ce jour l’a dit :
il y a des lames de rires
sur les montagnes de la vie.