Les frissons légers des instants volés à la torpeur de juillet accrochent sur les pièges à rêves des prises détonantes. Quand on libère ces souvenirs de leurs papillotes, ils pétillent et remplissent l’esprit de leurs bulles qui appellent le frisson d’une nouvelle vague.
Les éclairs de cœur annoncent plus de lumière que les aubes les plus lumineuses d’une quelconque île paradisiaque.
Rien ne s’arrête vraiment derrière le rideau des apparences figées.
Non, rien ne s’arrête. Les évènements dans les coulisses se préparent à entrer en scène.
Le front sur la vitre, l’enfant regarde à l’intérieur. Il ne joue pas encore son rôle.
Le verre s’efface sous la pression du bleu, insistant. C’est maintenant à l’intérieur, tout à l’intérieur du cœur de la mère que la tige de son iris plonge et dans l’eau d’un regard puise la force de l’épanouissement. Il est inflorescence, un tournesol, peut-être, qui cherche son soleil.
L’enfant reconnaît sa mère avant la conception. La mère accompagne ses pas bien au-delà des chemins de poussière car l’eau de l’amour transpire au travers des parois temporelles.
L’amour est un jardin d’acclimatation.
L’indifférence est un leurre qui prend pour excuse la vitre et lui donne les pouvoirs d’une frontière. Ces limites ne sont qu’extérieures. La joie d’être coule à l’intérieur, elle ignore les limites.
Terre. Le champ de notre vision ne perçoit pas la nature illimitée des lendemains.
L’œil ne suit pas la ligne qui relie l’ombre, à peine marquée, à l’autre, feuillue, mais trop lointaine d’un ciel impassible.
Derrière la vitre l’enfant perce l’avenir en interrogeant ses racines. Ouvrons pour lui une fenêtre sur la clairière du présent où court l’impulsion d’une eau vive.
Erin (Carmen P.)
le 6 juillet 2015
photo : Elena Shumilova