Le cercle enjeu
Une main donne la main à la main
et forme la ronde des jeux enfantins
elle se forme — accélère — s’élargit
se déforme — décélère — s’amenuise
Gare à l’espiègle qui brisera la chaîne
il se verra banni du cercle magique
Les yeux fixent l’eau tranquille d’un lac
cerné de bras-lances et de transes criées
Les pas en musique suivent la cadence
Dans le vertige du centre
l’illusion d’un sourire
(une grimace-discipline)
Pas l’onde d’un faux-pli
sur la farce des jours
Il y a méprise
la transe n’est pas de joie
elle dérive l’attention
Le rire autour du miroir
se perpétue — arachnéen —
La vie flotte prisonnière
de ses circonvolutions
la fantaisie condamnée ronronne
— le ronron convenu façonne—
Rien ne doit déborder
Tourne la danse autour du lac tourmenté
Incantations d’enfants bringuebalés hilares
Alors tressaille l’envie de resserrer l’étreinte
— comme un nœud coulant —
son centre réduit en un point non suturé
laisse passer l’eau vive en lames de lumière
et les enfants joyeux s’éparpillent pillent pillent…
Dans le miroir déformant
la réalité défaille
et la jeunesse de passage
survole d’autres étages
Anéantis
les murs de l’école-musée
qui dresse des archers
comme des pierres levées
de Bretagne ou d’ailleurs
Devant sa psyché celle qui a rompu la chaîne
conte le champ de la vie sur la roue des saisons
.