La Force

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La Force est la main qui caresse nos décisions

 

La Force, la onzième lame du Tarot, le lion dompté par une Vierge, est la carte sur laquelle s’appuient les valeurs morales en vue (en voie) d’une réalisation sur Terre.

Des questions s’imposent : Nos valeurs sont-elles morales ? La morale n’est-elle qu’affaire de bons sentiments ? D’ailleurs, que sont les bons sentiments ?

Notre égo, sous l’apparence des bons sentiments, ne nous laisse-t-il pas croire que nous sommes — une personne bien — d’une haute moralité ? Nous nous aveuglons nous-mêmes et, ainsi endormis, nous poursuivons notre existence en ignorant les cadavres que notre insouciance laisse derrière nous.

 

Purifier nos sentiments après les avoir reconnus, après les avoir nommés,  est notre première tâche.

Purifier jusqu’à la source de nous-mêmes, pas celle de l’autre.

Purifier jusqu’à l’innocence retrouvée.

 

Quel est ce lion qu’il nous faut dompter ? Celui qui en nous s’impatiente et ne demande qu’à être entendu. Provoquer sa force, avoir l’intention de le détruire serait peine perdue. Oublions la violence, préférons-lui une ferme détermination toute en rondeurs féminines. Douceur et subtilité, amour et bienveillance sont les armes dont nous disposons, elles nous permettent d’affronter les épreuves de la vie avec confiance.

L’usage de ces armes douces nous évitera d’avoir à revivre  toujours les mêmes expériences. Comme le lion que nous étions et qui tournait en rond dans sa cage, nous n’aurons plus à rugir devant la même porte, toujours fermée. En lieu et place de cette porte, la force domptée nous tend son échelle.

 

L’énergie, dans le tourbillon de sa puissance, nous demande de faire des choix, de définir ce que nous souhaitons vraiment. Cela vaut le coup d’y réfléchir car cette énergie conduira vraiment nos vœux jusqu’à leur réalisation. Tout ce qui compose notre univers est la résultante de nos désirs passés, même les plus fous.

 

Est-ce l’Or, sont-ce les honneurs que nous recherchons ou désirons-nous créer, dans le jardin de notre vie, une roseraie où ceux qu’on aime puissent venir respirer un peu de tendresse, celle qui, justement, génère la Force ?

 

Erin (Carmen P.) pour le dico-citation de la Communauté des Nuls

Maman, papa…

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Maman, papa…

 

Sur la route de l’existence, nos pas prolongent ceux de nos parents. Si proches de nous, leurs empreintes restent visibles jusqu’au moment où le temps nous  les subtilise. . De ces marques en creux nous échappent le poids de leur présence à ce monde, l’amplitude de leurs mouvements, la teneur de leurs pensées. Heureux sommes-nous, pourtant, d’avoir pu grandir sous leur protection, d’avoir saisi leur personnalité, celle qui nous a impressionnés et que nous avons dépassée pour ne plus porter d’eux que la part  de mystère… Cette part qui nous échappe, nous en ressentons la douleur, elle n’a pas besoin de scalpel, ni de psychanalyse pour être évacuée, elle nécessite simplement d’être reconnue sur le trajet de la filiation.

 

Déchiffrer ce qui n’a pas été dit, par pudeur, ce qui a marqué une vie, est une œuvre d’envergure. Cela ne laisse que peu de répit, d’autant plus que l’œuvre est à reprendre au fur et à mesure que la connaissance du cœur éclaire un peu plus notre compréhension de l’humain, et cette compréhension dépasse et englobe le seul être qui nous importe.

 

L’auteur offre ses mots à son père comme le peintre recherche la couleur des sensations, il y travaille jusqu’à ce qu’il puisse considérer, à l’extérieur de lui, l’expression de cette personnalité chère qu’il porte en lui.

Cette vie transmise par nos parents, nous pouvons davantage la  décoder par le père pour le fils, par la mère pour la fille. Souvent nous attendons longtemps le jour où ce parent pourra nous parler, mais ce jour arrive rarement — la maladie le précède.

Reste à faire, non pas un deuil, mais un travail de remise à jour. La compréhension passe par le chemin des mots  qui explore la vie de ce parent  jusqu’à son  repli dans la maladie. À ce stade, il est urgent de trouver et de prononcer (mais ce n’est pas toujours nécessaire)  le verbe qui délivre, car se profile le bout de la vie… et les empreintes, bientôt, s’effaceront à notre perception.

 

(C’est ainsi que j’ai lu le billet de Juan Asensio… mes mots n’engagent que moi. Je mets un lien vers son magnifique texte qui éveillera peut-être chez d’autres lecteurs des émotions aux nuances différentes)

 

Carmen P. (Erin)

http://www.juanasensio.com/archive/2014/01/04/papa-papa.html

Cargo blues

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Cargo blues de Yasmina Hasnaoui

 

 

Les Peaux de papier* ne sont pas loin de Cargo blues. Elles se décollent des murs qu’elles tentent de repousser afin de gagner du terrain, toujours un peu plus, sur les contrées inexplorées de l’écriture.

 

« N’oublie pas les jours sont des îles que nous foulons »

Pour atteindre ces iles, une seule voie, la mer, et chaque nuit est une escale.

C’est dans un lieu trempé de nostalgie que nous embarquons avec Cargo blues. Ici, le décor s’effrite sous la corrosion d’une âme soumise à l’in-solitude.

Parce qu’elle n’est pas seule.

Parce qu’on ne naît pas seul.

Il y a toujours un autre, quelque part.

La solitude est une illusion, contre nature.

Quel est cet autre qui prend la mer, alors que Je reste enchaîné(e) à ce désir, crucial, d’écrire.

C’est la mer, « cette garce » qui a ravi ce double vivant, celui qui disait « Tu es » et laisse un Je, pantelant, au bord du vide.

Ce vide se dessinait déjà avant, il rendait les contours de l’autre flou, déliquescents. L’absence laisse son empreinte sur le paysage, elle s’empare des êtres, elle occupe l’espace dépossédé.

Il est hors de question de la laisser pénétrer en soi. L’attente ne sera pas signe de passivité.

 

Elle n’attendra pas « au hublot de sa chambre » comme ces femmes, résignées, depuis la nuit des temps. Elle endiguera l’absence au-delà de l’effacement des traits. Elle voit bien qu’ils ont déserté l’endroit où elle vit : elle ne se reconnait plus.

 

Un vent de douloureuse lucidité a chassé les rêves, ne laissant d’autre alternative que l’enfermement. Un face à face avec l’absent. Un duo avec le silence. Un corps à corps avec le mystère. Ecrire encore. Ecrire sans trahir l’histoire des hommes en laissant un espace entre les mots, un espace de vérité. Un souffle.

 

Le rêve, on le laisse aux enfants, les « seuls vivants » capables de le construire, tandis que l’écrivain jette son ancre dans l’innocence des premiers regards, dans l’étouffement d’un cri auquel elle souhaite redonner sa puissance. S’entend le blues de la séparation originelle.

 

Le goût de la vie est peut-être matérialisé sous d’autres cieux, mais l’amour en restitue les saveurs, les couleurs et les odeurs venues du lointain. L’insaisissable de ces instants, en l’absence ou en présence de l’autre, est une lumière pareille à la lune qui veille et dissipe les doutes.

 

« Je veux ramener à ma mémoire les corps des anciens pour donner sens à qui je suis », nous dit Yasmina, et je visualise, en la lisant,  toutes les promesses  que sont  l’or, l’encens et la myrrhe, elles  reviennent vers l’humanité à qui elles étaient destinées.

 

La confrontation au vide n’aura pas été vaine, le lecteur en savoure les présents.

 

Carmen Pennarun

 

* Peaux de papier : précédent recueil de Yasmina Hasnaoui, édité aux Penchants du roseau.

Y comme Yoran et… Giverny

 L’annuaire pour les nuls : la lette Y

 

 Y comme Yoran et... Giverny

 

Yoran,

 

Y, l’initiale de ton prénom mon fils. Cette lettre je l’inscrivais partout quand tu étais mon baby. Cela te faisait rire mon petit loup et balayait, à tous les coups, tes larmes. Même le paysage était notre allié, toujours okay  dans ce jeu de lecture. Les végétaux aiment croître en déployant leurs Y !

Dans notre jardin, nous avons planté des rosiers en Y, ils sont hyper-généreux, comme toi, et offrent des myriades de fleurs. Tes roses rayonnent autant que les nymphéas de Giverny. Un paroxysme de couleurs capable de nous faire éprouver le syndrome de Stendhal !

Rien de symptomatique, juste un éblouissement.

Depuis que tu nous l’as confiée, ta chatte Mystic est devenue une gymnaste hors pair ; normal nous avons échangé des tuyaux sur nos compétences respectives. Elle m’a initiée à la Zen attitude et je lui ai enseigné les postures de base du Yoga. Mystic, quand nous sommes partis  pour New York, a repris son pyjama rayé auprès de son maître en baggy. Ah, pardon, je me trompe de mot, le baggy était à la mode pour ton frère, il est vrai que toi tu portes le sarouel. Je t’assure,  je ne vous confonds pas, ça convient juste mieux pour mon texte ! Indiscrète, moi, mais non, ce n’est qu’un texte avec contrainte, cela n’a rien d’un reality-show !

Puis-je dire que Mystic n’a d’yeux que pour toi, elle nous snobe depuis notre retour. Heureusement qu’il me reste ma lyre et le souffle du zéphyr pour goûter un autre type de bonheur. Rien de psychédélique, juste une passion poétique, qui m’est salutaire au moral comme au physique. Sinon… c’est Giverny  dans ma tête comme au jardin, je rêve au diptyque que je pourrais peindre, toi sur l’une des toiles et ta nymphe sur l’autre. Vous êtes si beaux tous les deux et je vous aime d’un grand Y, que je vois partout.

 

Ta maman.

 

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Salon des Arts

Le Salon des Arts de Guichen s’est tenu du 17 au 26 mai. J’y participe depuis plusieurs années. Je montre mes créations qui évoluent au fil des salons.

 

 Mon univers :

 

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 IMG_0897.JPGEn attendant les visiteurs, lecture !

 

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C’était samedi dans une librairie de la ville voisine. L’article est paru lundi.

Mon éditeur était à mes côtés, c’est bien de ne pas se sentir seul(e). Ce qui arrive souvent quand on s’auto-édite.

 

J’ai beaucoup de projets (du bénévolat ou des expos) en ce moment et je ne peux passer trop de temps devant l’écran. Je m’en excuse auprès de mes amis blogeurs… mais je reviendrai plus
régulièrement dès que possible.

 

Le lien vers le site des Penchants du roseau où l’éditeur parle de cette journée :

 

http://billets.domec.net/post/2013/04/03/Tisane-canneberge 

 

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Tisane de thym au jardin d’hiver

 

 

 

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Un article de Yasmina Teterel :

 

Tisane de thym au jardin d’hiver de Carmen Pennarun

L’hiver n’est pas dénuement. Lui aussi a son jardin et Carmen nous y invite, là, à nous asseoir sur le petit banc de bois et déguster une tisane de thym. C’est connu, le thym a mille et une
vertus et son parfum est soleil. L’hiver a son été.
La Poésie de Carmen Pennarun est Nature et au fil des poèmes offerts dans ce recueil, le Verbe a la couleur du ciel, prend corps dans le feuillage des arbres, stridule ou pleure. L’auteur
dessine et sculpte également et façonne sa Poésie comme se façonne l’argile, avec doigté et précision.
Ici, il n’est pas question de tuer la peine, cet hiver du cœur, parce que le malheur aime qu’on l’embrasse/aime qu’on l’accepte. Ici on laisse la plaie ouverte aux promesses à
venir
.
Chaque regard posé sur ce qui l’entoure est un baume pour le cœur du poète et chaque geste est apprentissage à trouver sa place dans le monde et non le moyen de faire son monde : Non mais,
je vous assure/tondre un crapaud/est d’une maladresse !
L’orgueil ne peut être source de sérénité. Celle-ci est le fruit d’une communion. La Nature a aussi ses peines et ses joies. Il suffit de regarder et de voir tout ce qui se vit s’abandonne
en simple/dans l’indicible érection de joie.
Dans une langue sensible, tendre et d’une pudeur touchante, Carmen Pennarun nous livre sa Poésie de vie et d’âme et à la lecture de ce superbe recueil nous en sortons apaisés et rassurés.