Comme son corps — le monde
Elle se cache — se dissimule
puis disparaît — à moins qu’elle tombe
elle se relève… elle essaie de rester debout
maintenant une part d’elle s’éclipse
alors qu’elle tente de rassembler son corps
éparpillé en sharpnels
Son corps
plus tard elle en fera le tour
elle sait qu’il lui faudra dresser l’inventaire
tout passe par les sens et la vie s’efface
si on ne les affûte pas
la peau – les articulations -les veines – les nerfs
tout ce qui réagit – vibre – pulse et se vrille
doit se détendre un jour
Elle s’est vue cette nuit
il était là alors qu’elle enlevait ses vêtements
son corps était mûr pour ce regard
sa pudeur pourtant ralentissait ses gestes
alors ses yeux d’aimant l’ont ignorée
il la savait belle /elle en doutait
comme un feuillu qui se dépouille
elle est allée au bout de son désir
et a accepté de se montrer nue
Au matin ses yeux et ses pas enfin accordés
ont donné raison à son corps
et le monde s’est reconnu il ne s’est pas couché
car pour tout homme tombé c’est un monde qui s’écroule
.
(croquis rapide d’atelier – Carmen P. – mai 2012)