À toutes les Sidonie ou Eugénie ou Joséphine…

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 À toutes les Sidonie ou Eugénie ou Joséphine…

 

Sidonie aimait les enfants, elle ne se privait pas d’amants, pour autant.

Elle est parvenue à soustraire, des jours d’attente et des années d’enfermement,

quelques débris avec lesquels elle s’est bâti un paysage de tendresse

tout en lumières intérieures

 

Les falaises des médisances, repoussées, libéraient l’espace, et les ronces du désaveu

— broussailles noires dans sa chair — enfonçaient leurs échardes qu’elle retirait

de ses dents de louve. Seule elle a hissé, du marécage des malheurs, sa famille —

elle, l’orpheline.

 

La raison en bouclier était sa corne d’abondance, elle cherchait des mots onguents

et rêvait d’une plume fidèle capable de traduire, à cœur, les nœuds de sa vie calleuse.

Sans boussole elle a relié les amers de l’existence, espérant voir surgir la joie de sa vie

défaite, face  à la haine, face à l’envie.

 

Où se cache l’amour quand il n’a plus de lit ?

Dans le filet de l’air qu’un rai de lumière traverse.

Sur une latitude, sidérale, où se croisent les esprits.

 

Erin (Carmen P.)

Just a patch

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Just a patch

 

L’homme rapiécé

est le jouet de la vie

quand de ses mains expertes

il ressort hésitant

avec juste la force de la résignation

il peine à poser sa détresse

sur une épaule candide

 

Est-ce la peur, cette ennemie

qui conseille la prudence

provoque l’éboulement

des dernières libertés

 

Garder les craintes pelotonnées

l’amour frissonne au fond de la soute

 

L’homme rapiécé

se repense fragile

il abandonne sa joie

à l’ovale de sa paume

le temps d’épingler une larme

au filtre bleu de son cœur

il chiffonne ses soupirs au rideau d’infortune

 

Une brise légère

comme une confiance narcissique

dépêche le bonheur

à tous les étages de la vie

 

L’amour frissonne au fond de la soute

il n’y a d’âge pour l’attiser

 

Erin (Carmen P.)