N’oublie pas que la terre chante
et que son chant passant
par tes pieds te transperce
.
Patience se contemple dans la source
(à moins que ce ne soit sa sœur, la vanité)
elle saisit son reflet qui jamais ne change
elle sait que malgré les apparences, les liens
qui nous embrouillent sur Terre sont déliés
par l’eau et le ciel, quelquefois par le feu.
Ce reflet est simple
jeu de lumière
sur les pierres
de son lit intime
– paillettes d’or
cueillies d’un regard
et déposées là
pour enluminer
son âme d’un ineffable
bonheur. Que la saison emportera
vers d’autres raisons.
.
Aimes-toi tel(le) que tu hais.
.
Tout est là
Ne laisse pas ton esprit guider la marche.
Vide-le comme une citrouille, alors
la lumière le remplira. Tu es ce puits
par lequel s’anime l’esprit au contact
de l’énergie de la Terre. Entre deux voix
la litanie terrestre et la symphonie céleste
tu chantes ta romance : le blues humain
.
Respire l’instant marché et que ton babille
s’effruite !
.
Sous tes pieds se déroule
un invisible espace
sur son ruban tu t’écris
les pieds frappent des lettres
où le bleu du ciel encapsule
une empreinte que le carbone
datera
.
Juste au-dessus de l’empreinte
s’élève une mémoire
elle prend forme vive
elle ravit au temps
sa propre apparence
car rien ne glisse
tout s’édifie
.
un peu de terre prélevée
ici, sur la piste de l’éternité
deviendra le corps
d’un nouveau désir
.
Carmen Pennarun