La cinquième saison

La cinquième saison

je la nomme Joie

elle n’a rien de lunaire

bien que dans la tristesse

on pourrait le croire

.

elle traverse l’année

du premier janvier

à la nuit de la Saint Sylvestre

sa lumière jamais ne s’éteint

tant va l’énergie permettant

aux mots de fructifier

en fond labyrinthique

.

elle est la flamme qui nous habite

et qui initie notre souffle

à la magnitude solaire

.

l’onde de joie émerge

sous la clarté falote

d’une lune pleine

aux pieds des pâquerettes

invisibles – elles devisent –

en croissance d’aurores

.

la cochlée de l’ oreille

accueille les vocalises de la vie

les vibrations hautes

coulent leur onguent

irradient de nitescence

et sur nos fronts s’épanouissent

les blancs de nos mémoires

absous  des trous noirs

dépeignés d’allégresse

.

Carmen Pennarun

.

Femmes à la source

Tableau : Paul Sérusier

.

J’étais peu présente sur mon blog, ces derniers temps, car je finalisais un nouveau recueil de poésie.

Je vous en parlerai et vous préciserai le titre !

Voici quelques poèmes extraits du manuscrit.

***

Les montagnes de la vie
un jour deviendront-elles rose ?
Quand cesseront-elles
de jouer aux montagnes Russes
semant pagaille dans nos ardeurs ?

Rose, la couleur préférée des petites filles
du plus près au plus loin du berceau.

Les petites filles ont-elles le choix ?

Elles en ont l’illusion quand elles réinventent
le monde au travers d’un objectif
quand elles ouvrent le diaphragme
à leur guise. Tout
devient simple.

Rose
(comme muni d’œillères)

À la regarder de près
la voie du photographe
n’est pas toujours la plus

radieuse

*

Bien avant que la lumière ne la défroisse
elle s’était emmêlé les pétales
sous le bleu immense du ciel

de tout son jaune terrestre
elle orchestrait la fuite

*

À peine ébauchée
la passion juvénile
s’évanouit
dans un effarouchement soudain

Plus rien
ne s’accrocherait à ce regard
qui détroussait les présences
de stratagèmes audacieux

Sous la coupe vide de la lune
(il eût mieux valu qu’elle fût pleine)
peinaient les étoiles
elles offrirent cortège à celle
qu’elles reconnurent soeur

*

Vivre pour l’hélianthème
et ses petits cœurs dorés
Vivre pour ce qui sème
fragilité au bord des vanités,
quand jaune genêt on respire
et que la nature ouvre le jour
au parfum de muguet,
du moi, de mai.

.
Carmen P.

Lune bleue bientôt rousse

lune rousse

 .  

Je t’aime des poèmes  

comme autant de je sème  

pareille à l’abeille

que le pollen enivre  

.

Entre plume laborieuse  

et rêveuse lascive  

j’avance et je plane  

sur feuille éphémère  

.  

Tous les étés d’hier  

se fondent dans la saison  

si belle aux jours vieillis  

patine ô son velours !  

.  

Le chant flûte et ricoche  

sous l’arche du cœur  

en langue des signes

souffle chamane la vie

.

.Carmen P. (Erin)   

 

peinture : Elisabeth Adela Forbes