Le premier recueil de L’amuse Loutre – Rose Garden –

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Voilà, les livres tant attendus sont arrivés. Ils sont magnifiques… mais nous savons tous que pour une mère son enfant est toujours magnifique !

Livre né de la chair de mes pensées. Les mots, lentement mûris, infusés à coeur peuvent être offerts à la lecture !

Le texte de quatrième de couverture :

« Carmen Pennarun vit en Bretagne, sur cette terre de légendes, elle s’attache à traduire, en poésie ou en histoires aussi délicates que troublantes, la magie d’instants qui ont défié son imagination.

Avec Rose Garden elle s’adresse aux lecteurs en sept nouvelles. De Boston à Brocéliande, en passant par la Normandie, elle les emmène dans un univers aux frontières du fantastique.

Tous ces signes qui jalonnent l’existence et auxquels les anciens étaient attentifs « Sommes-nous encore prêts à les entendre ? » interroge-t-elle.

Notre écoute doublée de la faculté de nous laisser surprendre, dans un monde où le progrès souvent nous dépasse, où la jeunesse se cherche, imprime à nos vies une courbe, celle du lâcher-prise. Le merveilleux s’infiltre alors dans le quotidien et l’anime d’une intensité audacieuse. »

Sept nouvelles :

Un nombre que j’ai choisi pour sa symbolique.

– Rose Garden (qui est l’histoire du Rat de Boston) – L’oeil de l’ange (une nouvelle qui nous embarque dans l’univers poétique de J. Prévert) – Pauline ou le cri (un jeune homme trahi par son meilleur ami est sur le point de perdre pieds) – Un dimanche en Pays de Brocéliande. – Amour et Mandala (une histoire d’amour entre deux jeunes gens qui ont eu bien du mal à se « trouver ») – Au-delà des cauchemars – La demoiselle de Saint-Just

Tous ces textes, que j’ai dévoilés partiellement ici, je les ai retravaillés, longuement… Ils ont été lus, relus, bien plus que sept fois.

L’atmosphère :

« Chacune de ces sept nouvelles nous convie à un rendez-vous avec la nature. Cette nature, on la découvre ordonnée et obéissant à la volonté de l’homme, dans un jardin du Massachusetts, on l’approche, sauvage, sur la Côte bretonne ou sur les Landes de Cojoux, on s’en extirpe quand un cauchemar nous  prend dans le labyrinthe du jardin de l’inconscient.

Avec Rose Garden, la réalité passe une porte, elle pénètre dans un univers où l’animal parvient à communiquer avec l’homme, où la mort poursuit le dialogue avec le vivant… « 

Le livre : 173 pages imprimées sur papier bouffant ivoire est proposé au prix de 18 €. Les frais de port sont de 2€45.

Je désire que le prix ne soit pas un obstacle à la lecture… alors n’hésitez pas à me contacter.

Voici mon adresse e.mail : carmen.pennarun@wanadoo.fr

Fillette et enchantement

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Il nous faut mener double vie dans nos vies, double sang dans nos cœurs, la joie avec la peine, le rire avec les ombres, deux chevaux dans le même attelage, chacun tirant de son côté, à folle allure. Ainsi allons-nous, cavaliers sur un chemin de neige, cherchant la bonne foulée, cherchant la pensée juste, comme une branche basse giflant notre visage, et la beauté parfois nous mord, comme un loup merveilleux sautant à notre gorge…

Christian Bobin

 

Quelques mots que l’image a éveillés en moi.

 

Vêtue comme une princesse

elle court vers le loup

et son p’tit cœur sauvage

n’a pas besoin d’boussole

il fuit vers la lumière

où il a rendez-vous

C’est dans la clairière

que l’attend le fauve

il est l’espace fourrure

qui étouffe les cris

dissipe tous ses pleurs

affûte les murmures

Et blottie contre lui

l’enfant n’entend plus ses terreurs

Une au cœur de l’aura nature

elle file l’âme des mondes

 

Carmen P.

Floraison de muguet

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Floraison de muguet

 

Je rangeais, avec mon fils de 22 ans, qui dans mon rêve était encore enfant,  le garage d’une maison qui devait être la  mienne. Ma chatte Tina, une belle chatte couleur gris-souris, y avait mis un désordre inimaginable et elle avait apporté quantité de cadeaux comme savent nous en offrir nos amis félins. Nous étions fort occupés à  traquer toutes les souris qui occupaient le lieu. Une fois que nous les avions capturées,  nous leur rendions la clef des champs… J’avais, pour mieux dénicher les occupantes indésirables, tout sorti du garage. Tina nous regardait d’un air consterné ; elle réalisait à quel point nous n’appréciions pas ses « présents ».

 

J’ai dû m’absenter, parler à des personnes qui m’ont raccompagnée chez moi. J’étais très embarrassée à l’idée qu’elles voient le désordre que j’avais mis. Mon fils est venu à ma rencontre et m’a dit que je n’avais rien à craindre ; tout était impeccable. Je ne l’ai  pas cru, mais lorsque je suis arrivée à la maison, j’ai  constaté qu’il disait vrai. Le garage était rangé et, à l’extérieur, la pelouse était toute parsemée de muguet. Des compositions faites d’éléments naturels et d’objets personnels provenant de mon garage, animaient ce jardin devenu parc artistique et paysagé… et le parfum léger du muguet enveloppait d’une grâce toute particulière cet espace.

J’ai alors demandé à mon fils, s’il était l’auteur de ce prodige, il m’affirma que non, c’était l’œuvre de sa sœur.

— Mais tu n’as pas de sœur ! dis-je.

— Si, elle est là ! me répondit-il en me montrant une petite fille que je n’avais pas remarquée. C’était une enfant de 7-8 ans, elle  se tenait près de la porte du garage.  Je ne l’avais pas vue ! Elle ne disait  rien. Elle me regardait. Intensément.

Là s’est terminé le  rêve. Nous n’étions pas un premier mai et je n’avais pas de fille.

 

*

 

Certaines nuits, mes pensées se tournent vers l’enfant que j’ai perdue il y a 24 ans.

Nous ne nous sommes jamais connues. Je ne pense pas à elle dans la journée, c’est son souvenir qui s’invite par des chemins de mémoire, grands ouverts en état de sommeil.

Cette enfant, je l’ai vue grandir, ainsi… nous communiquons même si  je n’entends jamais le son de sa voix.

Une nuit elle nous a même présenté son petit ami, elle devait avoir à peu près quatorze ans. Son père, comme tout père d’adolescente, a eu dans ce rêve du mal à accepter cette relation.

 

On n’arrête pas la vie, mes amis !

 

Erin

Agartha

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Agartha

 

chaque creux est le réceptacle

d’une larme essentielle

chaque gouffre est le puits

qui perfore notre nuit

 

nous sommes les spéléologues

de notre souterraineté

par les anfractuosité de nos blessures

quelquefois peut surgir la lumière

 

Erin

 

.

Lettre U pour la communauté des Nuls

 

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lecture de nuage

 

Le U comme fer à cheval

bruit comme diapason.

Je l’ai entendu et l’ai enfoui

au fût d’un vide (poche)

– une épuisette, en quelque sorte.

 

Un vide poche ! Qui l’eût cru ?

Vous avez raison d’en douter.

C’était une gorge. Que dis-je ?

Non. Un lit. Le lit d’un cours d’eau.

Un ruisseau en crue

d’où toutes les lettres – dont le U

se sont volubilisées !

 

En suivant l’onde

elles se sont accruchées

les unes aux autres

Elles ont construit, en bullant,

un collier poème – une parure –

dont le reflet peut être lu

dans les nues.

 

Erin

L’oeil de l’ange (suite 3)

L’oeil de l’ange (3)
 
[Estelle et son mari sont partis pour Saint Germain des Vaux avec l’intention de voir le jardin de Gérard Fusberti, mais ils changent d’avis en voyant qu’un cirque s’est installé sur la place. À la fin de la représentation un personnage les intrigue mais ils sont encore plus surpris de découvrir le message d’un mystérieux Lucenzo sur le pare-brise de leur voiture.]

 

Ils suivirent sans mot dire la route côtière jusqu’à Omonville la Petite. La grande bâtisse normande où ils séjournaient était austère, ils le savaient,  mais ce soir là, elle leur parut particulièrement inhospitalière. À peine la voiture fut-elle garée derrière l’hôtel qu’ils se tournèrent l’un vers l’autre. Ils reconnurent dans leurs regards la même inquiétude, ils y lurent le même questionnement : «  Comment cet homme avait-il pu découvrir où ils logeaient ? »

Toute tentative de réponse ne pouvait être que supposition. Inutile ! Mieux valait ne pas se prêter au jeu des hypothèses. Le risque était grand, par ce procédé, d’amplifier leur angoisse.

Ils avaient trouvé refuge au hameau du Mesnil dans un hôtel perdu au bout du petit village, tout autant perdu, d’Omonville-la-Petite et « on » les avait suivis, alors qu’ils ne se savaient même pas surveillés !

Un sentiment d’insécurité accompagnait leurs pas alors qu’ils traversaient le hall, glacial, mais ils ne le laissèrent pas entrer avec eux dans la chambre du  rez-de-chaussée,  avec vue sur  jardin, où ils se sentaient si bien. Le soir, ils se rendirent même à pied sur la plage de L’Anse de Saint-Martin, toute proche. Ils n’allaient pas gâcher leur week-end !

Le lendemain matin quelle ne fut pas la surprise d’Estelle en tirant les rideaux : l’homme à la gabardine grise était installé sur un des transats du jardin !

Elle appela son mari : « Viens voir, c’est incroyable ! »

Michel regarda, pâlit d’abord, s’empourpra ensuite, puis lâcha : «  Mais il se prend pour qui cet homme avec ses ch’veux d’ange** et sa barbe de fleuve***, il se prend pour qui pour se permettre de venir nous narguer jusque sous notre fenêtre dès les premières heures du jour ? »

Michel et Estelle se rendirent sur la terrasse où les petits-déjeuners étaient servis.

Des tables et des chaises aux couleurs vives contrastaient avec la façade sombre.

La journée aurait pu s’annoncer belle si seulement il n’y avait pas eu cet homme, là sur le transat, cet homme qui ne tarda pas à venir s’installer sur la table voisine de la leur.

Hélène semblait absorbée par le fumet de son thé, tandis que Michel disparaissait derrière le journal qui lisait. L’homme commanda un café noir. Michel s’agita subitement sur sa chaise, il  lança plus qu’il ne posa le journal près de la tasse de sa femme et pointa du doigt le titre d’une petite affaire locale : «  Vol d’un ange dans la maison de Jacques Prévert ».

« C’est donc cela ! » chuchota Estelle .

L’homme se leva et sans façon vint jeter un coup d’œil sur le journal par-dessus l’épaule d’Estelle.

« Vous avez lu ? » dit-il  et, sans attendre la réponse,  il poursuivit :

« Je sais ce que vous imaginez, mais vous vous trompez. Permettez-moi de vous expliquer ! »  Il prit sa chaise et vint se placer à côté d’Estelle.

«  Je suis bien l’auteur de ce vol mais je ne suis pas un cambrioleur. Libre à vous d’appeler la police mais avant, accordez-moi le temps d’une histoire, Madame. »

Madame regarda Monsieur tandis que  l’homme poursuivait :

« Ce n’est pas un vol car cet ange n’a qu’une valeur sentimentale.

Ce n’est pas un vol même si  cet ange a été vendu, à bas prix, par l’un des nôtres. C’était une  erreur. La famille avait besoin d’argent et nous n’avions pas mesuré l’attachement d’Anastasia à cette sculpture… Ce jour là, l’ange  est parti avec bien d’autres objets artisanaux.  Anastasia ne s’en est jamais remise. Nous avons cherché longtemps le Putti chez les brocanteurs, dans les braderies. Sans succès… jusqu’à l’autre jour  où quelqu’un  vous  a entendue parler d’un ange, et l’a reconnu sur votre tableau. C’est la main de Dieu qui nous a conduit  jusqu’à vous, alors je vous confie l’ange. Je vous ai laissé un papier avec toutes les indications pour entrer en contact avec Lisa, la sœur jumelle de Luana. Elle veille sa mère, Anastasia, qui vient de mourir. On vous guidera jusqu’à elle, aux Saintes-Maries-de-la-Mer.

« Mais pourquoi Luana ne ramènerait-elle pas cet ange elle-même ? »

L’homme, après avoir déposé l’objet emballé dans du papier journal sur les genoux d’Estelle ; s’était déjà éloigné.

«  Nous sommes en tournée ! » clama-t-il. 

«  Impossible ! » rajouta-t-il en faisant un geste d’impuissance.

« Mais enfin ! Mais enfin ! » répétait sans cesse Michel interloqué.

« Ne t’inquiète pas, le rassura Estelle, je partirai seule. Je sais que tu dois être à ton poste lundi, on trouvera bien une solution pour ton retour ; un  covoiturage si ça te dit ! »

Michel toujours sous l’emprise de la stupeur, acquiesça.

Ce qu’aucun d’eux n’osa dire, c’est que l’idée d’aller à la gendarmerie ne les effleura même pas ; ils redoutaient qu’une malédiction ne leur tombe dessus au cas où ils trahiraient la confiance du « gitan ».

 

(à suivre)

 

*   Un matin rue de la colombe dans Histoires de Prévert

**  de même

*** Les derniers sacrements dans Histoires de Prévert

J’ai dans mon coeur…

 

…des crop circles

 

je demande plus que la vie

une attention de tous les instants

je conjure raison (je la plie au creux d’un rêve)

en amont de ce rêve se trouve ma raison d’être

car je ne suis pas encore…

j’ai dans mon cœur des crop circles

pas de mystère en âme conquise

– juste des segments d’art intime –

une performance crée dans le  silence

une matière qui n’est que poussière

une semence plus fine que grain fin

elle monte comme un chant – un appel

parle-moi

trouve-moi

touche-moi

je n’ignore pas l’ancrage

malgré la dérive du monde

je perdrai peut-être les mots

mais je n’oublierai pas le chant

 

Suis-je celle qui ne paraît pas être ?

 

à la place exacte où nous nous situons 

se dessine la forme d’un nuage

nous empruntons des chemins de brume

comme tremplins vers la lumière

 

et nous sautons à  pieds joints dedans

 

……………………………………………………pour nous trouver

 

 

Carmen P. le 22 août 2013 -copyright- 

Le blues…

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Le blues…
 
Quand le rêve pénètre la réalité, monocorde.
 
Quand l’ennui éveille des désirs de fuite.
 
La route, alors nous invite à partir vers de nouveaux horizonS et nos chemins intimes s’embroussaillent dans nos esprits.
 
Tandis que le train… nous emporte vers un ailleurs qu’on espère meilleur, un enfant, à la barrière, nous regarde étonné.
 
Il sait qu’il devra attendre notre retour et espère, pour nous, que l’échappée sera belle.
 
Erin
 
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