peau lierre

Une chaîne d’enfants se tenant par la main forme une ronde autour de notre planète, leur peau expie la misère en larmes de sang, ils nous tournent le dos et captent la lumière

Nos villes sont de peine, de soufre et de feu, fille de la campagne, de nature paisible, je resterai vêtue d’une robe de paille; mon manteau flottera cousu de feuilles mortes

Comme un épouvantail que le vent taquine je frémirai sous la caresse de la brise et laisserai la violence des tempêtes arracher mes fripes de végétaux fanés

Souffle.  Je mets ma confiance en l’imprévisible, il ne manquera pas de revenir tisser sur mon épiderme nu où file le lierre une coque de mousse et de plumes diaprées

Les rêves renvoient l’image de l’enfant universel , chaque chérubin, fille ou garçon, quelque soit son continent d’origine, est maillon vital de la fraternité humaine et la lumière sublime toutes les couleurs de peau, annule les différences. L’innocence est une matière tendre où les épines ébranlent les couronnes.

.

Carmen P; (Erin)

Little man in Stowe

DSC01730 - Copie

 

mon petit bonhomme si cher

en balade dans le Vermont

tu suis des yeux et du cœur

tes  parents en randonnée

 

mon infiniment trésor

que ne suis-je pour toi

une grand-mère vraiment

prête à t’enlever de ce banc

 

où tu penches mon enfant

avec ton sourire absent

ce sourire que j’aimais tant

voir  le matin à ton réveil

 

ce n’est pas encore demain

que tu exploreras les hauteurs

du Mont Mansfield, pourtant ce jour

arrivera  plus vite que nos retrouvailles

 

quand tu marcheras fièrement

je ne serai pas loin de toi

par les pensées que je t’accorde

car ma présence est trop long voyage

 

Erin (Carmen P.)

Vite, un poème

AlvarNight

(illustration: Alvar Sunol, La nuit)

 

Mon chant déraisonne

qu’un oiseau ravive

d’un roucoulement intrusif

 

Vite, un poème !

 

une construction parfaite

qu’un ami de haute plume
 
par-delà la mort me tend
 
Je le mâcherai comme brioche
 
que la diète m’autorise pour tout aliment
 
je le mâcherai et je le restituerai autre
 
tout imprégné de mes saveurs
 

 

Oh, il ne sera pas meilleur

et n’aura aucun sens !

 

qu’importe le sens quand le goût suffit

à ranimer la joie et que la vie sur Terre

malgré ses deuils, ses terribles renoncements

ses immenses désenchantements

nous accorde l’ éveil à la pure beauté

par la vibration d’un chant

que la lecture d’un poème prolonge

 

Erin (Carmen P.)

Mé… moi… re

Beatriz Martin Vidal

 

(moi… maman, je te re dessinerai une île où ton histoire sera sauve)

 

Du jour au lendemain la mémoire s’est verrouillée, le jour replié sur les souvenirs s’est fermé aux lendemains sans désir, et dans le vide d’un présent confiné la lente dessiccation des souvenirs, eux-mêmes, dépossède la victime de toute son histoire.

Oh, donnons-lui une histoire, n’importe laquelle, l’essentiel est qu’elle s’en souvienne ! Frappons son imagination et qu’elle l’emporte même si ce doit être dans la tombe !

L’enfant intérieur perdu dans une maison abandonnée cherche la voie du cœur – le moindre filon devient ruisseau sur lequel il s’embarque.

Imagine : Il y a un enfant en toi sur une toute petite barque. Comme celle-ci. Tiens, je te la donne. Vois-tu l’enfant ? Il rame avec toute l’énergie de sa confiance en l’amour qui ne peut, qui ne doit se tarir. Il est le gardien de ta mémoire. Elle survivra.

.

Carmen P.

.

image : Beatriz Martin Vidal

Juillet

11377184_1618797428361388_1413561266325625930_n

Les frissons légers des instants volés à la torpeur de juillet accrochent sur les pièges à rêves des  prises détonantes. Quand on libère ces souvenirs de leurs papillotes, ils pétillent et remplissent l’esprit de leurs bulles qui appellent le frisson d’une nouvelle vague.

Les éclairs de cœur annoncent plus de lumière que les aubes les plus lumineuses d’une quelconque île paradisiaque. 

Rien ne s’arrête vraiment derrière le rideau des apparences figées.

Non, rien ne s’arrête. Les évènements dans les coulisses se préparent à entrer en scène.

Le front sur la vitre, l’enfant regarde à l’intérieur. Il ne joue pas encore son rôle.

Le verre s’efface sous la pression du bleu, insistant. C’est maintenant à l’intérieur, tout à l’intérieur du cœur de la mère que la tige de son iris plonge et dans l’eau d’un  regard puise la force de l’épanouissement. Il est inflorescence, un tournesol, peut-être, qui cherche son soleil.

L’enfant reconnaît sa mère avant la conception. La mère accompagne ses pas bien au-delà des chemins de poussière car l’eau de l’amour transpire au travers des parois temporelles.

L’amour est un  jardin d’acclimatation.

L’indifférence est un leurre qui prend pour excuse la vitre et lui donne les pouvoirs d’une frontière. Ces limites ne sont qu’extérieures. La joie d’être coule à l’intérieur, elle ignore les limites.

Terre. Le champ de notre vision ne perçoit pas la nature illimitée des lendemains.

L’œil ne suit pas la ligne qui relie l’ombre, à peine marquée, à l’autre, feuillue, mais trop lointaine d’un ciel impassible.

Derrière la vitre l’enfant perce l’avenir en interrogeant ses racines. Ouvrons pour lui une fenêtre sur la clairière du présent où court l’impulsion d’une eau vive.

 

Erin (Carmen P.)

le 6 juillet 2015

photo : Elena Shumilova

Instant gong

11227521_974829359224171_9130722838805159832_n

11008452_975719575801816_2934268341736517922_n

Le tangible est l’instant gong mais rien ne s’y passe, à moins de se laisser surprendre.
Tout est dans la vibration qui suit l’impact et manifeste la rémanence du son dans l’espace qui n’est pas le vide.
Ainsi l’on peut vivre, suspendu à l’intangible, entre les gongs que sont les pierres de la traversée, dans la dynamique du sot.

 Carmen P.

… et si vous voulez un mandala dessiné à main levée par mon fils, Killian. Il souhaite qu’il soit diffusé… copiez, distribuez, coloriez !

 

Le monde

02e8deb4157a87e3e8da5d47f81b2588

 

Tout commence dans le néant, tout y retourne….
C’est l’espace où notre raison d’être jongle
avec mille pépites de joie dans la vibration Amour.
Pourtant, nous courons sur la peau de l’existence
accumulant tant et plus sur notre bulle de savon.

Je crois à la perméabilité des intentions
vierges de tout égoïsme, elles transformeront le monde.
Pensées et doutes ne passeront pas sans être,
en conscience, triés hors des pièges du jugement.

Lent cheminement vers l’intérieur du soi !

La Terre rayonne à la perspective
de notre proche alignement
sur l’élan qui nous porte.

.

Carmen P.

https://www.youtube.com/watch?v=fBVv7udJI7k

L’arbre mère

11147038_1145771342115266_5187950043764283241_n

Tous les bourgeons d’amour devenus branches occupent immensément le cœur de l’arbre mère. Pour eux, elle attend de la vie plus que des demi épanouissements.
Elle porte, avec ses fils et la lumière et les épreuves à affronter. Elle réhausse l’espoir jusqu’aux paliers où l’air est plus clément.

Absolue solitude de la Pythie qui de toute sa droiture défend l’amour avec la force de l’énergie originelle
Sans trêve, elle rajoute du poids dans la balance, côté vie, quand le monde manifeste, de façon mineure sa tendresse pour l’un de ses enfants, et quand l’inimitié risque de le fragiliser elle insuffle encore plus de lumière, car pour elle tous brillent du même éclat.

Ainsi elle donne à boire l’eau de la vie au calice des tulipes, même si elle-même, dans l’ombre, s’abstient d’y  goûter.

Erin

(photographie Barbara  Chikhi)